On me demande souvent comment est-ce qu’en tant qu’entrepreneur, je fais pour gérer tant de pression : la gestion de la trésorerie, l’humain, les aléas… Je vous avoue qu’avant de me poser réellement la question, je ne savais pas si c’était quelque chose que je savais faire. J’avais plus l’impression de faire un peu comme je pouvais.
Mais après réflexion, en 15 années d’entrepreneuriat, j’ai développé des habitudes pour me permettre de tenir le coup. En voici quelques-unes.
Retour en 2017. Ma femme est enceinte de notre deuxième enfant, Diane. Nous venons de signer le compromis d’achat de notre future maison qui est en ruine et qu’il faut complètement refaire. CréActifs est en pleine croissance et il y a un nombre incalculable de missions à mener.
A ce moment-là, je sais que je suis dans l’œil du cyclone et que c’est le calme avant la tempête. Nous allons accueillir un deuxième enfant en bas âge, j’ai 18 mois de travaux devant moi – avec visite de chantier matin et soir 6j/7 – et il y a toujours CréActifs à gérer !
Nous, chefs d’entreprise, ne sommes pas protégés par le droit du travail. Notre seule limite dans notre travail est donc celle que nous nous donnons. Je pense très clairement que nous sommes la plupart du temps plus exigeants avec nous même que n’importe quel manager. Pour ma part, je joue souvent avec mes limites pour être à fond le plus souvent possible.
Mais, à cette période de ma vie, j’ai besoin d’avoir de la réserve. Je dois remplir ma jauge d’énergie.
Je pars tout seul sur un coup de tête au Népal pour faire un trek de 10 jours dans la vallée du Mustang à une altitude de 4000 à 5000 mètres. Téléphone coupé. Au milieu de sommets de 8000 mètres : époustouflant ! Mon malheureux guide qui voulait faire la discussion comprend rapidement que je souhaite marcher en silence. Je suis, bien évidemment, très open à la discussion au petit déjeuner et le soir… mais le reste du temps, j’ai besoin de ce silence pour me retrouver seul avec moi-même. Pour prendre du recul, et pour faire le vide dans ma tête. Après quelques journées, tout devient évident ! Le trek, c’est un peu ma thérapie personnelle.
Lors d’une randonnée plus récente, j’ai lu sur un panneau en plein milieu de la forêt quelque chose qui m’a marqué :
« Tu as un problème ? Marche. Tu as des problèmes ? Marche. »
Rien de plus vrai. La marche est le meilleur moyen pour être lucide !
Tu as un problème ? Marche. Tu as des problèmes ? Marche.
Je n’ai malheureusement pas l’occasion de faire autant de treks que je souhaiterais, mais pour m’aider à rééquilibrer toutes mes énergies, je cours 10 kilomètres tous les week ends. Le sport amène une bonne fatigue qui aide à mieux dormir. Et puis, il est fréquent qu’à la fin de mon footing, je trouve des solutions à des problématiques qui me trottaient dans la tête depuis plusieurs jours.
Aussi, j’essaie de prendre le plus de distance possible avec mon téléphone. Je n’active pas les alertes push, ni les alertes WhatsApp et SMS. Je n’ai autorisé aucune application à m’envoyer des notifications. Je n’utilise quasiment pas les réseaux sociaux, outre – à petite dose – LinkedIn. J’ai désinstallé Facebook, Twitter, et je ne vais sur Instagram que quelques minutes par semaine. Entre 20h et 7h, mon téléphone filtre automatiquement tous les appels (mis à part une liste de 5 numéros). Dans la mesure du possible, le week end, je fais le maximum pour ne ne pas toucher à mon téléphone durant plusieurs heures. Bref, j’essaie de ne pas être esclave de mon iPhone !
Tout cela m’aide à relativiser les choses. Il y a 15 ans, j’avais tendance à vouloir tout gérer, tout de suite et maintenant. A présent, je prends beaucoup plus de recul sur les problématiques. Le plus rapidement possible, j’essaie d’évaluer l’impact minimum et maximum de la situation. Cela permet tout de suite souvent de relativiser la situation. Puis, je fais immédiatement le tri entre ce sur quoi je peux faire quelque chose, et ce sur quoi je n’ai pas la main pour mettre en place le plan d’actions nécessaire sereinement.
Un chef d’entreprise est très souvent amené à gérer des emmerdes. Alors, il est préférable de le vivre le mieux possible ! A ce propos, j’aime beaucoup la citation de Sénèque : « La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, mais d’apprendre à danser sous la pluie ! »
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