Les vacances d’été sont généralement propices au repos et à la détente, mais aussi à la réflexion et au bilan d’évolution de carrière. Nombreux sont les salariés qui à leur retour de congés payés décident de se lancer dans l’entrepreneuriat. Besoin de gagner plus d’argent, ou envie de s’épanouir dans un travail plus gratifiant, ou bien volonté de faire évoluer sa carrière et sa vie personnelle ? Vos besoins méritent d’être entendus. Pour vous aider à passer les caps difficiles tout en prenant le moins de risque possible, nos experts formateurs vous donnent quelques conseils.
Règles de cumul micro-entrepreneur et salarié
La micro-entreprise – autrefois auto-entreprise – est un statut qui permet à une personne de créer une entreprise individuelle à moindre coût.
Le salarié d’une entreprise privée se définit comme une personne soumise aux obligations de son employeur avec un lien de subordination. Tous les salariés de droit commun, et ce quelle que soit la nature de leurs contrats de travail (CDD, CDI, Intérimaires, temps partiel ou temps complet…), peuvent créer une entreprise en respectant les clauses de leurs contrats de travail. Le cumul micro-entreprise et salarié (y compris au régime 35H) est autorisé !
Un salarié employé dans une administration ou la fonction publique territoriale peut aussi être auto-entrepreneur sur son temps libre, qu’il soit à temps complet ou partiel.
Mise en garde : toutefois, certaines professions ne permettent pas le cumul d’un emploi salarié et micro-entreprise. C’est le cas des professions libérales réglementées, les métiers agricoles et les métiers de l’assurance. Soyez parfaitement informé de vos droits et obligations, et créez votre entreprise, en suivant notre formation à la création d’une micro entreprise.
Être auto-entrepreneur et salarié : quels sont les avantages et les inconvénients ?
Avantages | Inconvénients |
– Tout d’abord, le cumul des deux activités permet d’augmenter les revenus. Les revenus du micro-entrepreneur sont soumis à l’impôt sur le revenu et doivent donc être inscrits dans la déclaration d’impôts (dans les catégories BIC ou BNC). Comme le salaire est double, le régime de retraite est un régime spécial. En effet, cela signifie que la retraite sera versée par deux caisses différentes. La retraite du régime auto-entrepreneur se calcule sur la base du chiffre d’affaires encaissé de l’entreprise. – L’entrepreneuriat apporte beaucoup sur le plan humain. En double activité, l’auto-entrepreneur et le salarié découvrent une nouvelle facette du monde de l’entreprise. Le fait de garder son emploi salarié permet également de ne pas prendre de risques financiers en cas d’échec. C’est un réel avantage ! | – La double activité impose de cotiser simultanément aux deux régimes de protection des activités professionnelles. Cependant, l’auto-entrepreneur et le salarié ne bénéficient des prestations maladie que de l’une des deux entités, qui symbolise donc son régime principal. Le régime principal est déterminé en fonction de l’activité qu’il a débutée en premier. – La répartition du temps dédié à vos activités d’entrepreneur et de salarié peut être compliquée à gérer. |
Les clauses à respecter en tant que salarié et auto-entrepreneur
Le devoir de loyauté : qu’est-ce que c’est ?
Tout d’abord, le salarié a un devoir de loyauté vis-à-vis de l’entreprise dans laquelle il travaille. Il lui faut effectivement être en situation de conformité juridiquement afin d’éviter tout litige. Ainsi, les principes du devoir de loyauté sont les suivants :
- L’activité de micro-entrepreneur ne doit pas concurrencer l’activité de l’employeur. Vous n’avez pas le droit de démarcher ses clients, de travailler sur le projet entrepreneurial durant les heures rémunérées par l’activité salariale, d’utiliser le matériel de l’entreprise au profit de la micro-entreprise et de dénigrer l’activité professionnelle de l’employeur.
- Le devoir de loyauté doit être respecté sur le long terme, même si une rupture de contrat a été négociée avec l’employeur.
Attention à la clause d’exclusivité !
Cette clause d’exclusivité, qui interdit à un salarié d’exercer une autre activité professionnelle (salariée ou indépendante) ne se situe pas sur tous les contrats de travail. Cette exclusivité peut se limiter aux activités similaires à celles de votre employeur actuel, ou s’étendre à toute autre activité. Toutefois, soyez vigilant lorsque vous souhaitez vous lancer en tant qu’auto entrepreneur à ce qu’elle n’apparaisse pas sur votre contrat de travail.
À savoir : L’obligation de loyauté, qui est indépendante de la précédente, est toujours applicable. Il ne faudra pas concurrencer déloyalement votre employeur actuel (ex : en démarchant ses clients).
Comment lancer votre micro-entreprise en parallèle de votre activité salariée ?
Se lancer dans l’entrepreneuriat demande du temps… Voici les différentes solutions pour vous aider à dégager du temps pour votre nouvelle activité et créer votre entreprise en 6 étapes ! Etes-vous suffisamment bien préparé et formé pour assurer le succès de votre projet professionnel ?
FORMATION : CRÉER SA MICRO-ENTREPRISE/DEVENIR AUTO-ENTREPRENEUR
Cette formation a pour objectifs de vous faire comprendre l’ensemble des notions spécifiques et les démarches administratives à la création d’une micro-entreprise.
Le congé sabbatique
Si vous ne souhaitez pas divulguer votre projet à votre employeur, vous pouvez demander un congé sabbatique (non rémunéré pour une période de 6 à 11 mois). Voici les conditions pour en bénéficier :
- Avoir une ancienneté de 36 mois au moins, consécutifs ou non, dans l’entreprise même ou dans toute entreprise du même groupe ;
- Justifier d’une activité professionnelle de 6 ans minimum ; et ne pas avoir bénéficié au cours des 6 années précédentes d’un congé sabbatique, d’un congé création ou d’un congé formation de 6 mois au moins.
Le congé pour création d’entreprise
Le congé pour création consiste à suspendre votre contrat de travail pendant un an (renouvelable une fois). Pour en bénéficier, le salarié doit bénéficier d’une ancienneté de 2 ans et prévenir son employeur 2 mois avant par lettre recommandée. L’employeur a 30 jours pour vous répondre. Il peut refuser selon les priorités de l’entreprise et donc reporter à 6 mois le congé.
Au bout d’un an, vous devrez éventuellement choisir entre votre emploi salarié « exclusif » et votre nouvelle activité de créateur d’entreprise. Mais si votre contrat de travail ne s’y oppose pas et que vous respectez votre devoir de loyauté, vous pourrez cumuler la micro entreprise avec un CDI.
Le temps partiel
En cas d’exclusivité imposée par votre employeur, vous pouvez demander à réduire votre temps de travail afin de vous occuper de votre projet pendant un an (renouvelable une fois). Les conditions sont les mêmes que celles exigées pour effectuer une demande de congé pour création. Il sera toutefois également nécessaire de conclure un avenant au contrat de travail pour prévoir le temps partiel.
La Démission Macron
Votre employeur vous refuse un congé ? La Démission Macron vous permet de bénéficier de l’allocation chômage pour minimum 24 mois. Vous devez cependant justifier d’une expérience professionnelle de 5 ans au moins en continu, et avoir un projet soit de reconversion, soit de création d’entreprise précis.
Si vous remplissez ces conditions, vous devez donc vous rapprocher d’un CEP avant d’évoquer une démission à votre employeur. En effet, ce conseiller aura pour rôle de valider la faisabilité de votre projet et doit être soumis à Pôle Emploi pour acceptation. Si vous avez un accord de Pôle Emploi, vous avez 6 mois pour démissionner.
Toutefois, si vous ne remplissez pas les conditions requises, mais que vous souhaitez tout de même démissionner pour une création d’entreprise, vous ne pourrez pas bénéficier de vos allocations chômage. Demandez tout de même à Pôle Emploi l’examen de vos droits.
La rupture conventionnelle
Si vous êtes en CDI, les deux parties peuvent convenir d’un accord commun pour rompre le contrat. La rupture conventionnelle est différente du licenciement ou de la démission. En effet, l’employeur ou le salarié ne peut pas l’imposer. Dès lors que les deux parties signent la rupture conventionnelle, chacun dispose d’un délai de 15 jours pour se rétracter.
Le cas particulier des fonctionnaires
Enfin, les fonctionnaires représentent un cas particulier. Ils ne peuvent se lancer dans la création d’une entreprise que sous certaines conditions évoquées dans le décret n° 2017-105 du 27 janvier 2017. Ils doivent bénéficier d’une autorisation pour devenir auto-entrepreneur suivant différentes particularités.
Vous souhaitez vous lancer dans l’entrepreneuriat ? N’attendez plus !
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