Peut-on être formateur en auto-entrepreneur ?

Transmettre ses compétences, animer des ateliers, accompagner des professionnels… Si vous êtes pédagogue, autonome et expert dans un domaine, devenir formateur en auto-entrepreneur peut être une excellente manière de conjuguer liberté et vie professionnelle épanouissante. Autre point positif : le métier est accessible, la demande est réelle et le statut de micro-entrepreneur facilite grandement les démarches. Voici tout ce qu’il faut savoir pour vous lancer sereinement.

Pourquoi devenir formateur en auto-entrepreneur ?

Tout simplement parce que vous avez de l’expérience à partager et un public à accompagner. Le formateur intervient pour aider adultes, salariés, indépendants ou demandeurs d’emploi à développer de nouvelles compétences professionnelles. Il ne s’agit pas d’enseigner des matières académiques, mais de transmettre un savoir-faire orienté terrain.

Le métier est en plein essor, porté par plusieurs dynamiques de fond :

• Une reconversion professionnelle en forte croissance, avec des actifs en quête de sens ou d’agilité professionnelle
• Des obligations de formation renforcées en entreprise, notamment autour du management, de la prévention et de la transformation digitale
• Un besoin accru en compétences numériques, transversales et comportementales, qui oblige les organisations à investir massivement dans la formation continue

Le statut de formateur auto-entrepreneur offre également une grande souplesse : choix des clients, gestion du planning, définition des tarifs et liberté dans les méthodes d’animation.

Formateur en auto-entrepreneur : pour qui ?

Le statut de formateur en auto-entrepreneur convient parfaitement à celles et ceux qui souhaitent valoriser leur savoir-faire tout en exerçant de manière autonome. Cela convient donc aux :

• Professionnels en reconversion,
• Retraités actifs,
• Salariés souhaitant exercer une activité secondaire (sous conditions),
• Indépendants en recherche de diversification.

Les formations peuvent être proposées à :

• Des salariés (via les RH d’une entreprise),
• Des demandeurs d’emploi,
• Des particuliers (financement CPF ou personnel).

Bon à savoir : si vous intervenez moins de 30 jours par an pour un même organisme, vous serez considéré comme formateur occasionnel, relevant du salariat. Le statut d’auto-entrepreneur suppose une activité régulière, librement exercée.

Quelles compétences pour devenir formateur indépendant ?

Vous n’avez pas besoin de diplôme, sauf pour les secteurs réglementés (santé, sécurité…). En revanche, certaines compétences sont essentielles :

• Sens de la pédagogie,
• Capacité à animer un groupe,
• Maîtrise de la thématique abordée,
• Aptitude à structurer un programme,
• Adaptabilité aux publics (niveaux, profils, besoins).

Pour aller plus loin, des formations existent, comme le Titre Professionnel de Formateur Professionnel d’Adultes (FPA) ou des modules certifiants.

Si vous envisagez de rendre vos formations éligibles au CPF ou à un financement OPCO, la qualité est un critère indispensable. C’est là qu’interviennent les certifications Datadock et Qualiopi : elles permettent de prouver le sérieux de votre démarche, de figurer dans les catalogues des financeurs et de sécuriser vos revenus. On vous en dit plus dans notre article dédié à la certification Datadock pour les formateurs indépendants.

Les 4 grandes étapes pour devenir formateur auto-entrepreneur

1. Structurer votre offre de formation

Avant même de vous lancer dans les démarches administratives, il est essentiel de poser les fondations de votre offre de formation. Cela commence par une phase de réflexion stratégique. Posez-vous les bonnes questions pour construire une proposition cohérente, lisible et adaptée à votre positionnement.

Quel est votre domaine d’expertise ? Êtes-vous spécialisé dans le marketing digital, la gestion comptable, l’accompagnement entrepreneurial, ou un autre champ métier ? Mieux vous cernerez votre savoir-faire, plus vous pourrez le traduire en compétences transmissibles et valorisables.

Quel(s) public(s) ciblez-vous ? S’agit-il de créateurs d’entreprise, d’indépendants déjà installés, de salariés en reconversion ou de jeunes diplômés ? L’identification précise de vos apprenants permettra d’adapter vos contenus, vos modalités pédagogiques et votre ton de communication.

Quelles seront vos modalités de formation ? En présentiel, à distance (synchrone ou asynchrone), en blended learning ? Chaque format implique des outils spécifiques, une organisation logistique différente et une capacité à capter l’attention sur la durée. N’hésitez pas à varier les approches pour maximiser l’impact pédagogique.

Quel sera le contenu de votre programme ? Définissez des modules thématiques progressifs, des objectifs pédagogiques clairs, une durée adaptée à votre cible (session courte ou formation longue) et des livrables concrets : supports PDF, exercices pratiques, quiz, attestations de fin de formation, etc.

Une offre bien structurée, avec des intitulés précis, une progression logique et des résultats attendus identifiés, facilitera non seulement vos démarches auprès des organismes officiels (ex : déclaration d’activité, Qualiopi), mais aussi votre communication auprès des apprenants. C’est le socle de votre crédibilité et de votre différenciation en tant que formateur indépendant.

2. Créer votre micro-entreprise

Depuis 2023, tout se passe via le Guichet unique géré par l’INPI : formalites.entreprises.gouv.fr.
Cette plateforme centralise l’ensemble des démarches administratives nécessaires à votre immatriculation.

Lors de votre inscription :

• Sélectionnez le type d’activité libérale non réglementée, correspondant au métier de formateur,
• Le code APE généralement attribué est : 85.59B – Formation continue pour adultes,
• Vous pourrez opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu, si votre revenu fiscal le permet,
• Choisissez la périodicité de vos déclarations de chiffre d’affaires : mensuelle ou trimestrielle,
• N’oubliez pas d’ouvrir un compte bancaire dédié à votre activité, obligatoire sous 12 mois.

À noter : le plafond de chiffre d’affaires 2025 est fixé à 77 700 € pour les prestations de services intellectuels. Si vous avez besoin d’aide, notre formation Créer sa micro-entreprise en toute sérénité est conçue pour vous aider. On vous en parle davantage à la fin.

3. Obtenir votre numéro de déclaration d’activité (NDA)

Ce numéro est indispensable pour que vos clients financent leurs formations via CPF, OPCO ou France Travail. Il doit être demandé dans les 3 mois suivant votre première formation réalisée.

Vous devrez fournir :

• Votre SIREN,
• Le programme et le contrat de votre 1re formation,
• Le bulletin n°3 de votre casier judiciaire.

La demande s’effectue en ligne via le portail Mes démarches emploi et formation professionnelle ou par courrier.

4. Respecter les obligations du formateur déclaré

Chaque année, vous devez remplir un Bilan Pédagogique et Financier (BPF). Ce document permet à l’administration de vérifier la réalité et la qualité de votre activité de formation. Il permet de recenser :

• Votre chiffre d’affaires,
• Les types de publics formés,
• Le nombre d’heures et de formations dispensées,
• Les sources de financement.

Ce bilan est à transmettre avant le 30 avril, chaque année.

Notre conseil : gardez toutes vos conventions de formation et vos attestations signées.

Combien gagne un formateur en auto-entrepreneur ?

Le tarif horaire varie selon l’expertise, le public et le mode d’intervention. Voici quelques repères :

• Débutant : entre 25 € et 40 € / heure
• Confirmé : entre 50 € et 80 € / heure
• Spécialiste B2B ou technique : plus de 100 € / heure

Attention à ne pas confondre chiffre d’affaires et revenu net. Vous devez soustraire :

• Vos cotisations sociales (24,6 %),
• Vos frais (déplacements, outils, assurance, etc.),
• Le temps non facturé (préparation, prospection).

En moyenne, un formateur auto-entrepreneur peut viser entre 1 500 € et 3 000 € nets par mois, selon son niveau d’activité.

En 2023, 1,3 million de formations ont été financées via le CPF , pour un montant total d’environ 2,1 milliards d’euros engagés.

Digiformag

Nos conseils pour bien se lancer comme formateur indépendant

Créez votre visibilité

Pour développer votre activité de formateur, il est indispensable de soigner votre présence en ligne. Commencez par créer un site internet clair et professionnel, présentant vos offres, votre approche pédagogique et vos coordonnées. Un site web, même simple, rassure et crédibilise.

Développez également votre présence sur LinkedIn en construisant une page professionnelle avec une photo soignée, un titre clair et un résumé de votre expertise. C’est souvent la première porte d’entrée pour vos prospects.

Misez sur l’inbound marketing : rédigez des articles de blog, proposez des tutoriels ou partagez des extraits de vos contenus pédagogiques. Cela démontre votre savoir-faire tout en renforçant votre visibilité sur les moteurs de recherche.

Enfin, multipliez vos canaux d’acquisition en vous inscrivant sur des plateformes dédiées aux freelances ou formateurs comme Superprof, Malt ou Codeur. Ces vitrines complémentaires vous permettent de toucher un public plus large et d’amorcer plus facilement vos premières missions.

Appuyez-vous sur votre réseau

Votre réseau est une mine d’or. Parlez de votre projet autour de vous : anciens collègues, camarades de promotion, anciens clients… N’hésitez pas à solliciter des recommandations ou à proposer des formats découverte. Contactez aussi les organismes de formation de votre région, qui recherchent souvent des intervenants ponctuels. Enfin, construisez des partenariats locaux ou en ligne : coopérer avec d’autres formateurs ou consultants peut ouvrir bien des portes.

Adaptez votre offre

Chaque entreprise, chaque stagiaire, chaque situation est unique. Montrez que vous savez sortir du « catalogue » et personnaliser vos formations. Durée, contenu, nombre de participants, niveau de technicité : plus vous serez agile, plus vous saurez répondre aux attentes de vos clients et décrocher des missions.

Continuez à vous former

Une posture apprenante vous aidera à rester pertinent et crédible dans la durée. Restez curieux, apprenez de nouvelles modalités pédagogiques, explorez les outils numériques (LMS, quiz interactifs, IA), et suivez les évolutions de la certification Qualiopi.

Vous voulez vous lancer sans stress ?

Vous avez envie de transmettre, d’accompagner, de former… Mais entre la déclaration, la fiscalité, la structuration de votre activité, vous hésitez encore ? Bonne nouvelle : vous pouvez être guidé à chaque étape par des formateurs qui sont aussi des entrepreneurs. Avec 20.000 entrepreneurs formés depuis 2010, CréActifs se positionne comme leader sur le marché de la formation à l’entrepreneuriat.

FAQ : devenir formateur en auto-entrepreneur

Faut-il un diplôme pour devenir formateur ? Non, sauf si vous enseignez dans un secteur réglementé. Mais une expertise solide et une posture pédagogique sont indispensables.

Peut-on cumuler un emploi et une activité de formateur ? Oui, sous conditions. Si vous formez plus de 30 jours par an, vous pouvez créer votre micro-entreprise. En dessous, vous serez considéré comme vacataire.

Comment être référencé CPF ? Il faut obtenir un numéro de déclaration d’activité (NDA) puis une certification Qualiopi si vous souhaitez que vos clients financent vos formations via des fonds publics.

Quel statut choisir : BIC ou BNC ? La plupart des formateurs auto-entrepreneurs relèvent du BNC. Mais si vous vendez des formations en ligne ou faites appel à des sous-traitants, vous pouvez relever du BIC.

Quels documents fournir pour chaque formation ? Un contrat ou une convention de formation, une attestation de fin de formation et éventuellement des évaluations.

Pour aller plus loin, découvrez nos formations dédiées aux formateurs !