Prévention des TMS et santé au travail

En tant que Responsable des Ressources Humaines (RRH) ou chef d’entreprise vous avez un rôle à jouer pour assurer la qualité de vie au travail de tous vos collaborateurs.

Au cours de votre formation en création d’entreprise, vous avez vu qu’il vous appartient d’assurer la santé et la sécurité de vos collaborateurs.

Il s’agit notamment de prévenir la survenue des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) auprès des salariés de votre entreprise (tendinite, symptôme du canal carpien, lombalgie, mal de dos, épicondylite, etc.). Les TMS sont en effet la première cause de maladie professionnelle en France et donc de motif d’absence au travail.

Que sont les TMS ?

Les troubles musculo-squelettiques sont la conséquence directe et délétère pour le corps, d’un travail posté, de gestes répétitifs, d’une cadence de travail, du port de charges lourdes… Mais il en existe bien d’autres.

Les TMS débutent par des douleurs qui affectent les muscles, le squelette, les tendons et les nerfs. Au départ occasionnelles, les douleurs deviennent chroniques et vite invalidantes. Elles gênent le travailleur dans ses mouvements, sa rapidité d’action, sa précision et bien entendu son bien-être. Cela se répercute par conséquent sur son moral, sa capacité de concentration ainsi que sur son relationnel (irritabilité, manque de patience, agressivité). Si sa motivation est également en berne, vous faites face à davantage d’absentéisme.

Prévenir les TMS, c’est d’abord prendre soin des personnes

Lorsque la douleur s’installe, ce n’est pas qu’un muscle qui lâche : c’est parfois tout un équilibre qui vacille. Derrière chaque TMS, il y a une personne qui compose entre son corps, ses responsabilités et ses limites. Et quand la souffrance devient silencieuse, elle isole, elle freine, elle mine. Il ne s’agit donc pas simplement d’éviter une absence ou un dossier CPAM — il s’agit d’éviter que la fatigue et la douleur deviennent la norme.

Prévenir les TMS, c’est faire preuve de bon sens humain. C’est créer les conditions d’un quotidien soutenable, où l’on peut travailler sans se faire mal, avancer sans s’abîmer. C’est reconnaître que la performance naît d’un corps respecté, pas d’un corps pressé.

Prévention des TMS : un enjeu stratégique, économique et juridique

Au-delà de l’humain, les troubles musculo-squelettiques ont un vrai impact sur l’activité. Et il se chiffre vite :

• Directement, avec les arrêts de travail, les soins médicaux, l’indemnisation, les aménagements de poste…
• Indirectement, à travers la désorganisation, la perte de productivité, les erreurs ou les tensions internes.
• Stratégiquement, car les TMS fragilisent l’image employeur, alourdissent la gestion RH et ralentissent la croissance.

En tant qu’entrepreneur, vous avez donc tout à gagner à prévenir ces risques. Et tout à perdre si vous les ignorez.

À cela s’ajoute une obligation légale : le Code du travail (articles L4121-1 et suivants) impose à l’employeur d’évaluer les risques professionnels, d’informer et de former ses salariés, et de tenir à jour un DUERP (Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels). Ce document est obligatoire, même en TPE.

Comment prévenir les TMS

Il est possible de prévenir les TMS en travaillant en amont avec un :

• Médecin du travail (ex : équipement de sécurité plus chauds pour des travaux quotidiens en extérieur),
• Ergothérapeute (ex : réhausseurs de pieds et d’écran pour un travail sur ordinateur),
• Ingénieur en développement d’outils de travail (ex : exosquelette sur une chaîne de production pour démultiplier la force sans effort).

Faites appel aux services de la médecine du travail. Vous recevrez en fonction de votre secteur d’activité et des risques associés de TMS identifiés, des dépliants d’information et de sensibilisation. Vous pourrez les mettre à la disposition de vos collaborateurs et ainsi mettre en œuvre de meilleures pratiques de travail.

Accordez des temps de pause et de détente réguliers au cours de la journée.

Travaillez aussi avec votre mutuelle d’entreprise, afin de rembourser les séances de médecines douces (ostéopathie, acupuncture, naturopathie, etc.) qui permettent de soulager les douleurs liées aux TMS.

Anticiper les TMS : une démarche globale

Les troubles musculo-squelettiques évoluent souvent en silence. Pour les anticiper efficacement, une bonne démarche commence par un état des lieux clair : quels postes sont les plus exposés ? Quels gestes sont répétés ? Y a-t-il déjà des plaintes ou des alertes informelles dans l’équipe ?

Ce premier diagnostic peut s’appuyer sur le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), mais aussi sur des échanges directs avec les salariés, l’analyse des arrêts de travail ou encore un entretien avec le médecin du travail.

N’oubliez pas que la prévention des TMS repose sur une approche globale : organisationnelle, technique et humaine. Parfois, il ne suffit pas de changer une chaise ou une souris. Il faut parfois adapter le rythme et redéfinir les priorités

Former les collaborateurs

Pensez également à faciliter la mise en place :

• De mesures concrètes : cours de 15 à 30 min pendant le temps de travail pour faire du renforcement musculaire, Pilates, yoga, gym, etc. ;
• De procédés techniques : mise à disposition d’équipements adaptés pour alléger la charge de travail ;
• De consignes de prévention en fonction des TMS les plus courantes par type de poste (cervicale, coude, épaule, trapèze, poignet, genou, lombaire…) Par exemple, accordez un temps de prévention à vos collaborateurs, par un réveil musculaire (réchauffer le corps et les muscles) avant la prise de poste. Il peut durer de 3 à 5 minutes seulement.
• Des fiches simples, illustrées, sont souvent plus efficaces qu’un long livret de sécurité. Vous pouvez en créer vous-même ou vous appuyer sur celles proposées par les services de santé au travail ou l’INRS.

Comment mettre en place une démarche de prévention des TMS ?

La prévention des TMS ne se fait pas en un jour. Elle repose sur une démarche structurée, en quatre étapes clés :

• Engagement de la direction et nomination d’un pilote
• État des lieux des postes à risque
• Analyse approfondie du travail réel, en collaboration avec les équipes
• Mise en œuvre et suivi des actions correctives (ergonomie, organisation, matériel…)

Tout au long de cette démarche, trois leviers doivent rester actifs : mobiliser, communiquer et évaluer.

Mettre en place un programme santé et mieux-être

En tant que RH, formez-vous à la prévention des TMS afin de prodiguer aux collaborateurs de votre entreprise des conseils personnalisés, proposer des exercices physiques adaptés, mettre en œuvre un véritable programme d’accompagnement vers un mieux-être au travail (détente, décontraction, souplesse, étirement, coordination, équilibre, posture, etc.). Inspirez-vous aussi des conseils prodigués par vos homologues dans le réseau des entrepreneurs chez CréActifs.

Rédiger le DUERP

Le DUERP (document unique d’évaluation des risques professionnels) doit faire l’inventaire des risques de TMS identifiés au niveau de chaque unité de travail, et causés par des :

• Facteurs biomécaniques : liés aux postures, positions articulaires, répétition, durée de l’activité.
• Facteurs environnementaux : comme des pressions mécaniques produites par le contact du corps avec des objets extérieurs, chocs, vibrations, froid ou chaleur extrême.
• Facteurs organisationnels : tels que les cadences imposées.
• Facteurs psychosociaux liés à la pénibilité au travail.

Vous devrez le tenir à jour et donc l’actualiser chaque année. Il vous faudra également rédiger un plan d’actions. Vous pouvez vous inspirer de l’exemple proposé sur le site de l’assurance maladie.

Pour aller plus loin, découvrez les formations CréActifs conçues pour structurer votre activité, prendre soin de votre équipe et développer votre entreprise dans la durée.