Être entrepreneur est le rêve de votre vie. Vous, qui avez toujours souhaité donner un sens à votre carrière professionnelle ; vous, qui souhaitez être à votre propre compte, devenir votre propre chef, vous qui voyez la création d’entreprise comme une aventure passionnante… Mais dans ce beau projet, l’aspect financier peut vite vous remettre les pieds sur terre.
Petit à petit, une question qui n’était pas si pressante s’installe dans votre esprit : à quel moment précis allez-vous pouvoir vous rémunérer et comment déterminer le montant de votre salaire mensuel ou de votre part des bénéfices ?
Salaire ou simple transfert de fonds, selon le statut de votre entreprise ? Faut-il garder une trésorerie et attendre après son installation pour pouvoir se payer ? Comment sont calculées les cotisations sociales, quelle est la part du salaire net ? Quelles sont les formalités à remplir ? Etc.
Dans cet article, vous trouverez les informations importantes et les conseils, vous permettant de trouver les bonnes réponses, parmi ces interrogations.
De quelle manière devez-vous vous rémunérer ?
Cela dépend de la forme juridique de votre société.
Si vous êtes en entreprise individuelle (EI) : classique, EIRL (Entreprise individuelle à responsabilité limitée) et auto-entrepreneur, aucune distinction ne se fait entre le patrimoine professionnel et le patrimoine personnel : vous pouvez donc vous rémunérer quand vous le souhaitez, sur base d’un simple virement du compte bancaire de votre entreprise à votre compte personnel. Il est à noter que si le gérant est majoritaire, il dépend du régime TNS (Travailleur Non Salarié).
Vous pouvez également choisir de ne pas vous rémunérer.
Si vous êtes à la tête d’une EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ou d’une SARL (Société À Responsabilité Limitée), vous n’avez pas à faire de fiche de paie dans la mesure où la rémunération se fait sur base de transfert de fonds. Vous pouvez donc vous rémunérer quand vous voulez, tant que votre trésorerie reste en bonne santé.
Le montant de votre rémunération doit être déclaré, car il est soumis à cotisations, aux charges sociales et à l’impôt sur le revenu.
Et les dividendes ?
Pour une SARL, les dividendes versés sont assimilés à une rémunération, lorsque leur montant pour un seul bénéficiaire est supérieur à 10% de la somme du capital social + primes d’émission + sommes versées sur le compte courant.
Enfin, dans le cas où vous dirigez une SAS ou une SASU, vous êtes considéré comme le président de l’entreprise, donc vous devenez « assimilé-salarié », ce qui signifie que vous bénéficiez d’un salaire : vous êtes donc dans l’obligation de vous rémunérer sur la base d’une fiche de paie.
Ce salaire est également soumis aux charges sociales et à l’impôt sur le revenu.
Quand est-ce que vous pouvez commencer à vous rémunérer ?
Trouver suffisamment de clients, ne pas compter sur la première année d’activité, maîtriser les risques pour faire face aux imprévus… Lorsque vous êtes en phase de création d’entreprise, déterminer le moment où vous pouvez commencer à vous rémunérer est compliqué, d’autant plus que cela dépend de beaucoup de facteurs.
Être entrepreneur revient à faire passer la santé de son entreprise avant son propre confort financier. Ainsi, avant de vous verser un salaire, assurez-vous de la pérennité de votre entreprise : pour cela, l’idéal est que votre trésorerie s’élève à au moins trois mois de chiffre d’affaires. L’argent mis de côté vous permettra de gérer les imprévus et d’anticiper les charges à payer.
En somme, avant de penser à vous rémunérer, commencez par estimer les besoins de votre entreprise dans le but d’établir un prévisionnel. Ensuite, calculez les charges fixes que vous aurez à débourser (le loyer, l’assurance, l’électricité…), puis mobilisez toutes les ressources disponibles afin d’obtenir au plus vite une trésorerie solide. Une fois que le chiffre d’affaires est stable, vous pouvez penser à vous verser un revenu.
Il vaudrait donc mieux patienter avant de s’offrir sa première rémunération…
En somme, avant de penser à vous rémunérer, commencez par estimer les besoins de votre entreprise pour pérenniser votre activité, dans le but d’établir un prévisionnel. Ensuite, calculez les charges fixes que vous aurez à débourser (le loyer, l’assurance, l’électricité…), puis mobilisez toutes les ressources disponibles afin d’obtenir au plus vite une trésorerie solide. Une fois que le chiffre d’affaires est assez stable, vous pouvez penser à vous verser un revenu.
Lors de la Journée Portes Ouvertes CréActifs, Jérôme Koszyczarz, fondateur de Vyke Propreté et formé chez CréActifs déclare :
« J’ai fait le choix de vivre un peu plus chichement pour développer mon entreprise. Le fait de bien gagner sa vie ne doit pas être la priorité lorsque l’on entreprend ».
Marine Goncalves, sophrologue, ajoute à cela :
« Ce sont des sacrifices et des choix de vie. On se met à fond pendant deux ou trois ans, puis le business roule tout seul. »
Ainsi, si vous le pouvez – car vous avez assez d’argent de côté ou parce que vous bénéficiez de l’allocation de retour à l’emploi -, le mieux est d’attendre un an avant de vous verser un salaire. Cette première année sans rémunération vous permettra de vérifier que le bénéfice réalisé sur cette période correspond à celui qui était prévu sur votre prévisionnel financier.
Entrepreneur, quelle somme pouvez-vous vous verser ?
En tant que dirigeant d’entreprise, vous n’avez aucune obligation de montant de rémunération. C’est toutefois une décision qui doit être mûrement réfléchie par l’entrepreneur, qui doit raisonner en termes de contraintes.
Dans un premier temps, il doit penser aux charges et cotisations sociales qu’il aura à payer le mois suivant, tout en essayant de conserver sa trésorerie.
Son revenu doit lui permettre également de cotiser pour sa retraite, mais doit rester dans la même tranche d’impôt sur le revenu.
Si vous êtes micro-entrepreneur (Le régime de micro-entreprise ou auto-entreprise est un régime simplifié d’entreprise individuelle. Par exemple, un auto-entrepreneur n’a pas à recourir aux services d’un comptable, pas de TVA à régler…), la part de votre rémunération soumise à l’impôt sur le revenu correspond à :
- 29% du chiffre d’affaires encaissé pour les entreprises de vente de marchandises
- 50% du chiffres d’affaires encaissé pour les prestations de services commerciales ou artisanales
- 66% du chiffres d’affaires encaissé pour les professions libérales
Notez, par ailleurs, que deux cas particuliers vous obligent à vous verser un revenu :
- Si vous souhaitez diminuer vos charges fiscales, il est impératif de vous verser une rémunération… car si le revenu augmente, l’impôt sur les sociétés baisse.
- Si vous n’avez pas assez cotisé pour votre retraite, vous devez vous verser un revenu minimum de 150 fois le SMIC horaire afin de valider vos trimestres de retraite. Dans la mesure où le SMIC horaire est de 10,03 € brut, la rémunération à vous verser serait de 1522,5 €.
Un délai de carence d’une année est donc souvent pratiqué, avant que le créateur d’entreprise commence à se verser sa propre paie.
Lorsqu’il s’est fixé une rémunération régulière d’un montant acceptable, il est préférable de s’y tenir. Cette régularité permet d’encaisser les variations des bénéfices.
En somme, la rémunération de l’entrepreneur dépend de différents facteurs : en tant que chef d’entreprise, il est important que vous pensiez à la bonne santé de votre trésorerie avant toute chose. Une fois cette condition remplie, avec 3 mois d’avance de chiffre d’affaires en trésorerie, vous pouvez commencer à vous rémunérer de façon plus ou moins conséquente, en fonction des bénéfices réalisés.
Pour aller plus loin dans vos démarches
Vous n’avez pas assez d’économies pour vous permettre de ne pas vous rémunérer durant les premiers mois après la création de votre entreprise ?
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