Depuis quelques années déjà, la démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) s’impose comme un incontournable. Loin d’être un simple effet de mode, elle reflète une profonde évolution de notre système économique vers plus d’éthique et de durabilité.
Face aux défis climatiques, sociaux (salariés) et sociétaux, les entreprises sont appelées à changer leur manière de produire et de consommer. Il ne s’agit plus seulement de faire des profits, mais de le faire en respectant les droits humains, en réduisant l’impact environnemental et en contribuant positivement à la société.
Tour d’horizon de ce mouvement qui prend chaque année davantage d’ampleur et transforme en profondeur la stratégie des organisations.
La RSE, qu’est-ce que c’est ?
La RSE est une démarche mise en place par l’entreprise qui souhaite s’engager pour le bien-être commun. Intrinsèquement liée au développement durable, elle s’appuie sur trois piliers :
- Le pilier économique repose sur une économie responsable qui lutte contre la corruption. L’entreprise engagée cherche à développer de bonnes relations avec ses clients et ses parties prenantes. Comment ? En assurant la qualité de service après-vente, par exemple. De plus, les fournisseurs locaux doivent être favorisés et les factures doivent être payées dans les délais.
- Le pilier social privilégie le bien-être des salariés, des clients et des parties prenantes. Dans un premier temps, les droits des travailleurs doivent être respectés. L’hygiène et la santé des collaborateurs, mais aussi du consommateur sont prioritaires. Par exemple, il s’agit de bien équiper ses employés et/ou de ne pas contribuer au travail forcé des enfants. Il est important également de miser sur l’égalité des sexes et sur la diversité dans les équipes. L’entreprise a une vraie responsabilité sociale.
- Le pilier écologique cherche à ce que les impacts de l’entreprise sur la biodiversité et sur l’environnement soient réduits. L’entreprise doit privilégier l’usage responsable des ressources naturelles. Aussi, il s’agit de gérer ses déchets, favoriser le recyclage et de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
Démarche RSE : un 4ᵉ pilier ?
Aujourd’hui, certains acteurs ajoutent un 4ᵉ pilier : la gouvernance, incluant transparence, éthique, relations avec les parties prenantes et lutte contre la corruption. Cette approche, en cohérence avec la norme ISO 26000, élargit le périmètre de la RSE.
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) impose à certaines grandes entreprises de publier un rapport de durabilité (impacts sociaux, environnementaux, gouvernance). Le dispositif est mis en place progressivement : les seuils et catégories d’entreprises concernées s’élargiront dans les années suivantes. En France, la loi DDADUE 5 (30 avril 2025) introduit par ailleurs un report et des aménagements pour certaines obligations CSRD.
Autre évolution majeure : la double matérialité, qui consiste à analyser à la fois l’impact de l’entreprise sur son environnement et l’impact des enjeux environnementaux et sociaux sur son activité.
La RSE en résumé
Le but est d’avoir un impact positif sur la société et sur l’environnement, tout en étant économiquement viable. Autrement dit, la démarche RSE cherche à répondre aux défis de demain, en développant une nouvelle vision et de nouvelles valeurs, notamment par le biais d’actions concrètes qui assurent la transition sociale et environnementale de l’entreprise.
Les avantages de la démarche RSE pour votre entreprise
Il est indéniable que la RSE est une démarche engagée, son principal atout étant qu’elle s’inscrit dans une stratégie de développement durable. Toutefois, nous pouvons voir se dégager d’autres avantages pour une entreprise.
1. Un gain de productivité et de performance
La stratégie RSE d’une entreprise est souvent gage de pérennité. En effet, de plus en plus de personnes sont soucieuses de la dimension sociale et écologique de l’économie : intégrer cette démarche à une entreprise vous permet d’attirer des investisseurs potentiels, qui partagent ces valeurs… la RSE est donc un véritable levier de fond et de croissance !
Selon le Baromètre RSE 2024 (Vendredi / Komeet), 78 % des organisations disposent désormais d’une équipe dédiée à la RSE (contre 70 % en 2022) et 76 % y allouent un budget spécifique. Une preuve que la démarche s’installe durablement dans les entreprises.
Une étude de France Stratégie a montré que les entreprises engagées en RSE enregistrent un gain de performance de 13 % supérieur à celles qui ne le sont pas.
2. La gestion des risques et de l’incertitude
La loi Sapin II, adoptée en novembre 2016, impose une transparence chez les entreprises et cherche à lutter contre la corruption. Les entreprises déjà engagées dans une stratégie RSE ont le devoir de prendre en compte ce risque, et doivent donc veiller à la conformité de leurs normes vis-à-vis de la loi. Le gouvernement leur demande, par ailleurs, de mettre en place des actions et programmes sociaux pour qu’elles réduisent leurs impacts négatifs. Les entreprises disposent aussi de process qui servent à identifier les risques. Finalement, la RSE devient un véritable outil de gestion de risques !
À noter que les risques et incertitudes qui découlent d’une absence ou d’une mauvaise organisation RSE existent : ils sont sociaux, environnementaux et peuvent grandement affecter la réputation de votre entreprise. Uber a ainsi été au cœur de nombreux scandales. Entre usurpation d’identité, agressions sexuelles et émissions importantes de gaz à effet de serre, la multinationale a aujourd’hui une réputation entachée. Des campagnes de boycott sont régulièrement lancées sur les réseaux sociaux, permettant aux concurrents d’Uber de gagner du terrain sur le marché du transport VTC.
La mise en place d’une démarche RSE devient également un outil de prévention face aux crises sanitaires, sociales et environnementales, tout en protégeant la réputation de l’entreprise. Les cas de greenwashing, sanctionnés juridiquement et médiatiquement, rappellent qu’une communication responsable est essentielle.
3. Une réduction des coûts
La RSE attire des investisseurs, certes, mais évite également certaines dépenses ! En imposant des mesures restrictives vis-à-vis de la consommation d’énergie, notamment, elle permet aux entreprises d’économiser. En effet, la consommation étant moins énergivore, les coûts sont moindres et la rentabilité n’en est que meilleure. Par exemple, la transition vers des énergies renouvelables ou la mise en place d’une mobilité durable (covoiturage, prime vélo, véhicules électriques) réduisent à la fois l’empreinte carbone et les coûts opérationnels.
Aussi, en gérant mieux les risques juridiques et en évitant les litiges, les entreprises économisent ce qu’un procès aurait pu leur coûter.
4. L’amélioration de l’engagement et de la satisfaction des salariés
Selon le baromètre Kantar/Medef, 83 % des salariés travaillant dans une entreprise dotée d’un service RSE estiment que leur organisation a un impact positif sur la société, contre 59 % dans les autres.
Les salariés sont donc de plus en plus en demande d’informations sur le fonctionnement de l’entreprise, sur ses valeurs et sur ses engagements. De plus, une étude LADN indique que 55 % des employés considèrent la démarche RSE plus importante que le salaire, et ce chiffre grimpe à 76 % chez les jeunes.
Une entreprise engagée dans une cause précise donne souvent envie de s’y investir et développe donc la satisfaction des salariés, réduisant par conséquent le taux de turn-over.
Ces entreprises engagées : quelles sont-elles ?
De nombreuses sociétés ont déjà intégré la RSE à leur stratégie d’entreprise, leur permettant d’assurer leur transition vers une économie plus viable.
Ces grandes entreprises nous montrent ce qu’il est possible de mettre en place :
- L’Oréal – partenariats durables avec des producteurs brésiliens, garantissant un approvisionnement responsable et traçable en ingrédients naturels.
- Veolia – amélioration de l’efficacité énergétique de ses systèmes hydriques, avec des millions d’euros économisés et une forte réduction d’empreinte environnementale.
- Shine – banque en ligne certifiée B Corp, exemplaire en matière d’égalité H/F, de transparence salariale et de réduction de son empreinte carbone.
- Disneyland Paris – politique RSE structurée autour de 4 axes (environnement, inclusion, diversité et bénévolat salarié avec le programme VoluntEARS).
- Orange – engagement concret pour l’alimentation durable, avec 20 % de repas bio et locaux dans ses cantines, favorisant des filières responsables.
Intégrer la démarche RSE à sa stratégie
Mettre en place une démarche RSE ne s’improvise pas : il s’agit d’un processus structuré qui s’inscrit dans une logique d’amélioration continue. Voici les principales étapes à suivre pour intégrer efficacement la RSE à la stratégie de votre entreprise.
1. Identifier ses parties prenantes internes et externes
Les parties prenantes désignent l’ensemble des acteurs impactés par l’activité de l’entreprise : salariés, clients, fournisseurs, actionnaires, collectivités locales, associations…
Les identifier permet de comprendre leurs attentes et d’adapter la stratégie RSE pour qu’elle soit alignée avec leurs besoins et leurs préoccupations. Cette étape est souvent formalisée à travers une cartographie des parties prenantes.
2. Réaliser un audit ou un diagnostic initial
Avant d’agir, il est essentiel de connaître son point de départ. L’audit peut prendre la forme d’un diagnostic SWOT appliqué à la RSE, ou d’un état des lieux par pilier (social, environnemental, économique, gouvernance).
L’entreprise peut aussi analyser ses obligations légales (ex. : égalité professionnelle, accessibilité, reporting extra-financier lié à la CSRD). Ce diagnostic met en évidence les points forts et les axes d’amélioration prioritaires.
3. Définir un plan d’action et un budget priorisé
Une fois les enjeux identifiés, il faut prioriser les actions. La matrice de matérialité est un outil utile pour hiérarchiser les thématiques selon leur importance pour l’entreprise et ses parties prenantes.
Ce plan doit inclure des objectifs mesurables, un calendrier, des responsables identifiés, et un budget dédié. Le Baromètre RSE 2024 montre que 76 % des organisations allouent désormais un budget spécifique à la RSE.
4. Former et impliquer ses collaborateurs
La réussite d’une démarche RSE dépend fortement de l’engagement des salariés. Pour cela, il est nécessaire de :
- Former les équipes aux enjeux sociaux et environnementaux.
- Nommer des ambassadeurs RSE pour relayer les bonnes pratiques.
- Proposer des ateliers participatifs, des MOOC ou des Masterclass.
5. Communiquer en interne puis en externe avec transparence
La communication interne est essentielle pour fédérer les équipes autour des engagements de l’entreprise. Cela peut passer par : newsletters, intranet, ateliers ou événements internes.
Côté externe, les rapports RSE, les réseaux sociaux et le site web sont des outils clés pour valoriser les actions. Attention au greenwashing : seules les actions concrètes et mesurables doivent être mises en avant.
6. Mesurer les résultats et s’inscrire dans l’amélioration continue
Pour évaluer la pertinence de la stratégie, des indicateurs doivent être définis dès le départ. Exemples :
- Taux de satisfaction des clients et des collaborateurs,
- Empreinte carbone de l’entreprise,
- Taux d’absentéisme,
- Égalité salariale, heures de formation des salariés.
Ces données permettent d’ajuster le plan d’action et de démontrer l’impact réel de la démarche RSE auprès des parties prenantes et des investisseurs.
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