Si certaines entreprises se sont spécialisées dans le coaching de startup – et plus précisément de leurs associés – ce n’est pas un hasard. En effet, près de 65 % des start-up échouent en raison de désaccords entre les cofondateurs, révèle HEC Paris. Dès lors, bien choisir son associé afin de collaborer et développer ensemble le projet d’entreprise est un exercice qui est loin d’être évident.
Vous vous demandez encore s’il faut entreprendre seul ou avec un ou plusieurs associé(s) ? Outre l’aspect purement juridique du choix du statut social, des règles de répartition du capital ou encore de l’éventuel pacte d’associés, il est essentiel d’étudier de près votre score de compatibilité avec votre associé.
FORMATION : BIEN PREPARER SA CREATION D’ENTREPRISE
L’objectif de cette formation est de vous initier à tous les aspects de la création d’entreprise et savoir franchir les étapes qui vous permettront de devenir votre propre chef d’entreprise.
Afin d’éviter les conflits, blocages de situation, rancœur, amertume et échec de collaboration, mieux vaut prendre les devants. Voici un guide des questions à se poser avant de s’associer pour créer son entreprise. Qu’il s’agisse d’associés collaboratifs, d’apporteurs d’affaires, de moyens financiers ou encore d’investisseurs extérieurs, l’exercice est le même.
Définir les motivations de chacun pour choisir son associé
Positions respectives des associés
Il vous faut notamment répondre à ces différentes questions de votre point de vue et de celui que vous vous imaginez pour votre associé. Établissez un score « pour » / « contre », faites le total, puis comparez.
Enjeux pour les associés, en termes de :
- Revenu attendu : principal, complémentaire, investissement financier…
- Rôle de chacun : position hiérarchique, leader, direction, opérationnel, geek, détenteur du titre professionnel requis ;
- Atout principal : diplôme, compétence, aptitude, détention d’un brevet, réseau, argent, personnalité, valeurs, ténacité, endurance, motivation, expérience ;
- Lacune : manque de ponctualité, prise de parole en public, expérience, santé, langue étrangère, moyens de locomotion, capacité de déplacement, addiction, croyance, personnalité, casier judiciaire…
- Raisons de l’association : recherche de complémentarité, ne pas être seul, besoin de compétences spécifiques, de moyens financiers, d’un réseau ;
- Priorités dans la vie de chacun : famille, identité sociale, appât du gain, être rentier, ascension sociale, challenge, s’épanouir, être son propre patron.
Rappelez-vous que l’entrepreneuriat est une expérience valorisante pour votre carrière professionnelle, quelle que soit l’issue de votre entreprise. Toutefois, si vous trainez des casseroles, comme un conflit ou une action en justice de la part de votre ancien associé, cela risque de diminuer vos chances de rebondir rapidement.
Partage de valeurs, ambition et équilibre de vie
Réussir une création d’entreprise, c’est faire des choix stratégiques, prendre des nouveaux axes d’actions, véhiculer des valeurs et assumer ses décisions. Allez-vous être en adéquation avec votre associé ? Voici les points clés à considérer :
- Valeurs : définir ce qui est essentiel en termes de travail bien fait, image de marque, originalité, innovation, rigueur, organisation, relations humaines, sens du collectif, esprit d’initiative ;
- Aspects financiers : niveau de chiffre d’affaires envisagé, taille de l’entreprise, usage des bénéfices, montant des salaires, soutien de la famille lors du lancement de l’entreprise, nature du logement, moyens de locomotion, endettement ;
- Mesure de la réussite professionnelle : temps, revenus, compétences, célébrité, expériences réalisées, signe extérieur de richesse ;
- Équilibre vie personnelle versus vie professionnelle : contraintes personnelles, familiales, loisirs, temps de travail envisagé, organisation au quotient.
Anticiper les risques pour bien choisir son associé
Enfin, il ne faut pas négliger l’examen des risques encourus et les conséquences d’un échec. Cela est d’autant plus vrai quand on s’intéresse à l’aspect financier, relationnel et humain :
- Identifier les sujets de conflits potentiels : savoir-vivre et savoir-être, temps de travail non équitable, épuisement, erreur de stratégie, pouvoir de décision, choix non assumé… Mais aussi le manque de fiabilité, le développement à l’international, la fusion avec un concurrent d’hier, retard ou oubli, jalousie, conjoint collaborateur et fin de la relation amoureuse, adultère…
- Connaître les domaines où les avis des associés divergent : priorité d’investissement, partage des profits, recrutement RH, taille de l’entreprise, respect de la loi, croyance religieuse, conviction politique ;
- Anticiper les sujets pouvant créer des tensions : cercle familial, décision unilatérale, avis personnel sur un sujet concernant l’associé ;
- En cas de réussite, savoir ce que cela va changer dans la vie de chacun : déménagement, désengagement personnel progressif, agrandissement de la famille, responsabilité plus importante ;
- Estimation des risques : accros à l’effet adrénaline de la start-up (risque de dévier vers les stimulants et stupéfiants), besoin de reconnaissance (risque d’achats compulsifs), être mauvais perdant (risque de dépression et de troubles psychologiques), mal évaluer les risques de dette (faillite personnelle, surendettement), investissement professionnel au détriment de la vie personnelle (risque de divorce), etc.
Est-ce que vous le connaissez suffisamment ?
Vous devez bien connaître sur le plan professionnel la personne avec qui vous allez collaborer. Avez-vous déjà travaillé ensemble sur des projets similaires ? Si oui, vous connaissez probablement ses compétences, son éthique de travail et sa capacité à respecter les délais. Vous savez aussi comment il réagit sous pression. Il s’agit de s’assurer qu’il possède un profil d’entrepreneur : quand on se lance, les retours sur investissement peuvent prendre du temps. Aura-t-il les épaules ?
Ensuite, évaluez la relation sur le plan personnel. Est-ce que vous vous sentez bien en sa présence ? Le feeling est-il bon ? Est-ce que la communication est fluide et naturelle ?
La complémentarité est un autre point clé. Votre associé doit apporter des compétences que vous ne possédez pas. Par exemple, si vous êtes expert en marketing, votre associé pourrait exceller en finance ou en gestion opérationnelle. Cette complémentarité renforcera la robustesse de votre entreprise et vous permettra de couvrir tous les aspects nécessaires à son développement.
Pour vérifier cette complémentarité, listez vos compétences et comparez-les avec celles de votre potentiel associé. Identifiez les domaines où chacun peut apporter une valeur ajoutée. Cela vous permettra de mieux répartir les responsabilités et d’optimiser l’efficacité de votre collaboration.
Enfin, assurez-vous que votre associé est prêt à s’engager à long terme. Un engagement mutuel renforce la stabilité de l’entreprise. Parlez ouvertement de vos attentes et de vos ambitions à long terme. Cela vous aidera à éviter les malentendus et à construire une base solide pour votre partenariat.
Savoir faire les bons choix dès le départ
Vous l’aurez compris, choisir d’entreprendre seul ou à plusieurs dépend de nombreux facteurs.
Et quand on interroge Matthieu Douchy – créateur de CréActifs – sur la question de l’entrepreneuriat, il rappelle que s’ « il est très compliqué de prévoir ce qui va réussir ou ne pas réussir« , l’important reste la cohérence du projet. Cela passe par la maîtrise de tous les aspects de l’entrepreneuriat par la formation, le bon timing, des compétences pertinentes et la bonne association.
Alors, mettez toutes les chances de votre côté en prenant le temps de vous poser les bonnes questions et de vous former grâce au CPF.
FORMATION : BIEN PREPARER SA CREATION D’ENTREPRISE
L’objectif de cette formation est de vous initier à tous les aspects de la création d’entreprise et savoir franchir les étapes qui vous permettront de devenir votre propre chef d’entreprise.
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